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Dans une interview exclusive accordée au journal américain, le New York Times, la veuve Martine Moïse explique l’événement funeste qui a emporté son mari, l’ancien Président Jovenel Moïse dans l’au-delà, le 7 juillet 2021.

Martine Moïse a quitté le pays mercredi dernier, seulement quelques jours après les funérailles de son mari au Cap-Haïtien. Elle s’est rendue aux Etats-Unis pour des rendez-vous médicaux. Dans une interview publiée ce jeudi par le New York Times, elle raconte le drame qu’elle a vécu.

Elle raconte au New York Times qu’elle et son mari s’étaient endormis lorsque les coups de feu, les ont réveillés. En mère soucieuse, elle est allée voir ses deux enfants, pour les mettre en lieu sûr.

Ensuite, elle explique que son mari a pris contact avec deux hauts responsables en charge de la sécurité présidentielle en l’occurrence Dimitri Hérard et Jean Laguel Civil. « Ils ont dit à mon mari qu’ils venaient ».

Quelque temps après, elle explique que les assassins étaient entrés rapidement dans la maison, apparemment sans difficulté. Et la dernière phrase prononcée par son mari ce soir était  » allonge toi sur le sol pour que tu ne te blesses pas « .  » C’est là que je pense que tu seras en sécurité « , se souvient Martine Moïse qui raconte qu’une rafale de coups de feu a traversé la pièce, la touchant en premier.

Allongée par terre, à côté du lit conjugal, elle raconte au journal américain qu’elle avait le coude brisé par des coups de feu et la bouche pleine de sang ce soir-là.  » La seule chose que j’ai vue avant qu’ils ne le tuent, ce sont leurs bottes  » a déclaré Martine Moïse au New York Times.  » Puis j’ai fermé les yeux et je n’ai rien vu d’autres « . Privée malheureusement de l’un des sens les plus importants, elle était obligée d’utiliser ses oreilles pour comprendre ce qui se passait dans la pièce. 

Les assaillants fouillaient la pièce.  » Ce n’est pas ça. Ce n’est pas ça  » disaient-ils en espagnol. Puis enfin, « C’est ça « , se rappelle la dame dont le corps était maculé de sang. Les tueurs ont fini par partir, marchant au passage sur ses pieds, agitant une lampe de poche dans ses yeux pour vérifier si elle était vivante.
 » Quand ils sont partis, ils pensaient que j’étais morte « , a-t-elle déclaré au Lady Gray .

 » À ce moment-là, j’ai senti que j’étouffais parce qu’il y avait du sang dans ma bouche et que je ne pouvais pas respirer. Dans mon esprit, tout le monde était mort, car si le président pouvait mourir, tout le monde aurait pu mourir « , a-t-elle déclaré.

Martine Moïse avoue qu’elle avait besoin de parler. Parce qu’elle doute que l’enquête de la police avait répondu (même si l’enquête est toujours en cours) à la question centrale qui la tourmentait, elle et d’innombrables Haïtiens : qui a commandité et payé l’assassinat de son mari ? Mme Moïse pense qu’il doit y avoir un cerveau qui supporte ces exécuteurs.
Elle précise que les deux responsables que sont mari avait appelés sont désormais détenus par la police.

Dans cette interview, elle dit vouloir savoir ce qui est arrivé aux 30 à 50 hommes qui étaient habituellement postés chez elle chaque fois que son mari était à la maison.  » Je ne comprends pas comment personne n’a été abattue « , a-t-elle déclaré.

Consciente que son mari s’était engagé dans une rude bataille, contre des hommes puissants, Martine Moïse déclare que  » seuls les oligarques et le système pourraient tuer Jovenel Moïse « .
Elle en a profité pour citer le nom de l’homme d’affaires Réginald Boulos, qui selon elle,  » avait quelque chose à gagner de la mort de son mari « , toutefois elle n’a pas voulu l’accuser d’avoir ordonné l’assassinat.
Dans une interview, Réginald Boulos a déclaré n’avoir absolument rien à voir avec cet assassinat. Mme Moïse a dit qu’elle veut que les tueurs sachent qu’elle n’a pas peur d’eux.

Elle en a profité pour dire qu’elle envisageait sérieusement de se présenter à la présidence, une fois qu’elle aura subi d’autres interventions chirurgicales. Elle en a déjà subi deux. Les médecins prévoient d’implanter des nerfs de ses pieds dans son bras. Elle pourrait ne jamais retrouver l’usage habituel de son bras droit, a-t-elle dit, et ne pourra peut-être bouger que deux doigts.

« Le président Jovenel avait une vision », a-t-elle dit, et nous, les Haïtiens n’allons pas la laisser mourir », conclut-elle.

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