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Le Jounal américain de Centre-Droit Washington post dans un éditorial du mardi 27 juillet 2021 a fait savoir que la solution à l’actuelle crise haïtienne est une intervention militaire et l’organisation des élections. Mais, peut-on nous dire depuis quand les interventions des militaires étrangères avaient résolu une crise en Haïti sans en provoquer une plus profonde?

Cette situation qui sévit dans le pays depuis tantôt plusieurs années et qui s’est empirée avec l’assassinat du Président de la République Jovenel Moïse chez lui à Pèlerin 5 dans la nuit du 06 au 07 juillet 2021 attire l’attention de tout le monde.

La communauté internationale avait, dans un premier temps, accepté de supporter Claude Joseph pour diriger le pays jusqu’à l’organisation des élections alors que ce dernier a été révoqué un jour avant l’assassinat du Président. Mais, cette organisation regroupant des pays dits amis d’Haïti a fait son chemin de Damas et a songé à encourager le PM nommé Ariel Henry à former son gouvernement.

Installé, Ariel Henry fait de l’organisation des scrutins sa principale priorité. Et, la sécurité du pays, la recherche d’un consensus, le renforcement des institutions, sont d’après lui les conditions nécessaires pour atteindre cet objectif.

Entre temps, les organisations de la société civile font des propositions de sortie de crise qui s’attaque l’une l’autre. Et pourtant elles parlent toutes de la recherche d’un  » Consensus largement large. » Cependant, de plus en plus de voix s’élèvent pour demander l’intervention d’une force étrangère sur le sol haïtien.

Dès le lendemain du drame de Pèlerin 5, le chef du gouvernement alors démissionnaire qui, à partir de sa première prise de parole a laissé entendre que tout était sous le contrôle de la Police Nationale d’Haïti et des forces armées d’Haïti, avait formellement demandé aux autorités américaines l’envoi des soldats question de gérer la situation sécuritaire du pays qui était exposé à un éclatement sans précédent. Une demande qui n’a pas eu de suites favorables immédiates.

Gabriel Fortuné, franc allié de Jovenel Moïse, intervenant sur les ondes d’une station de radio de la capitale haïtienne, a plaidé avec un peu d’ironie pour une intervention de l’US Army afin de faciliter un climat sécuritaire en Haïti et organiser des élections en toute équité.

Les responsables de Washington post semblent vouloir cracher sur l’Histoire afin d’effacer les nombreux échecs des États-Unis dans la gestion des crises haïtiennes.

Hormis la perpétuelle ingérence de « Tonton Sam », nous avons connu quatre grandes interventions américaines qui ne font qu’aggraver les situations.

En 1915, les américains profitant de la tension occasionnée par l’assassinat du Président haïtien Jean Vilbrun Guillaume Sam, ont envahi le territoire haïtien et y sont restés jusqu’à 1934. Après les colonisations espagnole et française ça a été la plus longue.

Ils ont profité pour piller réserve d’or et autres ressources naturelles, oeuvres d’art. En 1994, pour faciliter le retour de Jean Bertrand Aristide et avec la complicité de ce dernier, ils ont envahi le pays une seconde fois, et ont entrainé la démobilisation des Forces Armées d’Haïti, l’étatisation des institutions publiques et des élections truquées.

Suites aux soulèvements contre JBA au cours de son second mendat au début des années 2000, ils ont fait irruption dans le pays pour une troisième fois et emmené avec eux le Président élu alors très décrié.

Quand ce n’est pas la politique qui les introduit dans le pays c’est la nature tout bonnement. Ainsi, en 2010 au lendemain du tremblement de terre qui a ravagé Haïti en faisant plus de 300000 morts et détruisant maisons et routes, ils ont été les premiers à nous venir en aide. Ce que nous allions par la suite payer au centuple. Puisque, avec l’implication de leur ancien Président Bill Clinton et des dirigeants haïtiens plus de 13 milliards de dollars qui étaient destinés à la reconstruction du pays se sont envolés. Sans reddition de compte qui plus est.

Depuis quand l’occupation américaine ou tout autre savaient résoudre un problème dans un pays? On se le demande encore sans aucun espoir de trouver une réponse conséquente. Mais quand il n’y a pas de solution interne, on est exposé à la plus sauvage et injuste des propositions.

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