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Dans une intervention par téléphone à l’émission Panel Magik sur la télé 20, Maitre Samuel Madistin déclare que la Police Nationale d’Haïti fait tout son possible pour que l’ancien Président Jovenel Moïse, assassiné le 7 juillet, ne trouve pas Justice.

Selon Samuel Madistin, en matière de procès criminel, il existe des règles et des étapes qui sont bien définies par le code d’instruction criminelle. Pour corroborer ses dires, il a fait étalage d’un ensemble d’étapes clés comme celle de  » l’investigation policière, celle de l’autorité de poursuite, de la juridiction d’instruction et celle de  juridictions de jugement ». Il explique que chacune des étapes précitées sont définies par la loi.  » C’est la loi qui dit ce que les autorités peuvent faire et dans quel délai « , déclare maitre Madistin.

 » La police n’a pas le droit d’arrêter des citoyens pendant plus de 15 jours, sans remettre leurs dossiers à la justice. La police n’a pas ce droit « , affirme Madistin qui explique que la police haïtienne empêche aux avocats des citoyens arrêtés de prendre contact avec ces derniers. Selon lui, c’est un acte déplorable.

Dans son intervention, il révèle que les présumés coupables ont l’habitude d’être auditionnés pendant plus de 7 heures, sans avoir la possibilité de contacter des avocats. Samuel Madistin pense que c’est un désordre total.  » La police fait tout pour que l’ênquete perde son sens « , lâche-t-il crument.

Il en a profité pour indexer le Directeur général de la police, Léon Charles, qui selon lui, prend toutes les décisions concernant cette enquête.  » Selon un journal, Claude Joseph est impliqué dans l’assassinat de Jovenel Moïse, mais Léon Charles dément ses informations sans même prendre le temps d’enquêter. La police n’a pas ce droit « , affirme l’avocat, qui pense que seule une enquête peut blanchir Claude Joseph de ces accusations.

Pour bien expliquer les bourdes de la PNH sur le dossier de l’assassinat de Jovenel Moïse, Samuel Madistin raconte que la police a arrêté illégalement un chauffeur de Dimitri Hérard, tout simplement parce que ce dernier accompagnait la femme de l’ancien chef de l’USGPN, qui désirait voir son mari placé en isolement.  » Le chauffeur a passé 5 jours menotté sur un banc, à l’intérieur du secrétariat de la DCPJ. C’est la Fondation Je Klere (FJKL), qui a découvert ce jeune garçon à la Direction Centrale de la Police Judiciaire « , explique Madistin, qui pense que ces « désordres de la PNH auront de graves conséquences sur l’enquête ».

 » Jovenel Moïse est mort depuis le 7 juillet et jusqu’à présent, le dossier n’est pas encore passé par-devant le cabinet d’instruction « , informe l’avocat.  » La police fait du show médiatique « , dit-il, avec une trace de rage dans sa voix.

 » Chaque semaine, le directeur de la police donne des conférences de presse, à travers lesquelles il donne des informations erronées sur des détenus, ceci est inacceptable « , crie-t-il au téléphone.

Samuel Madistin a déclaré que le peuple a droit à la vérité sur l’assassinat de Jovenel Moïse.  » Nous devons savoir ce qui s’est passé. Nous devons savoir comment Jovenel Moïse est mort  » dit-il à la fin de son intervention.